par Monique Petillon
Chambre d’échos
Peinture et poésie se répondaient dans Argile, splendide revue dirigée par le poète Claude Esteban aux éditions Maeght, que Jean-Claude Schneider anima à ses côtés de 1973 à 1981. Traducteur de Hofmannsthal et de Hölderlin, auteur d’un Entretien sur Celan (Apogée, 2002) et poète de Si je t’oublie, la terre (La Lettre volée, 2005), Schneider a écrit de nombreux textes consacrés à des peintres. Comme en une « poreuse chambre d’échos », Jean Bazaine et Pierre Tal-Coat, Raoul Ubac et Alberto Giacometti, Nicolas de Staël et Bram van Velde sont évoqués dans un beau volume. « J’appelle une parole qui, sans décrire, évoque. Qui rameute tous les sens, emprunte aux autres arts vocabulaire et figures. Abrupte. Qui saute les intermédiaires, compose avec la matérialité de la langue : mélismes, épaisseurs, dépôts d’ombre. Qui traduise ces silences ».