par Nicolas Tardy
La clarté des propos des intervenants et entretiens, devrait permettre de faire connaître le travail de Bernard Heidsieck (1928-2014), hors du cercle des initiés (ou plus curieux). Sortir la poésie de son strict milieu, est ce que Heidsieck a toujours appelé de ses vœux en sortant le poème de la page. Poète sonore, mais toujours attaché à la sémantique et à travers elle au réel (ponctionné à travers le recyclage de formules toutes faites, de textes techniques, etc.) – Cadiot en parle avec justesse comme d’un écrivain réaliste –, tentant de dépasser l’appellation poésie sonore à travers celle de poésie action, indiquant ainsi une prise en compte du corps dans des performances d’une efficace sobriété et tension, évoquée par Labelle-Rojoux. Mais à présent, il faut que l’étiquette sonore ou l’étiquette action tombe, comme le rappelle Bobillot – en citant Heidsieck – et considérer ces travaux sur le plan de l’intérêt du travail langagier.
Petit bémol à cet ouvrage : la petitesse des reproductions de ses travaux visuels, rendant pratiquement impossible de lire le texte qu’ils contiennent et donc les amputant d’une partie de leur intérêt.
DVD (56 mn) de Anne-Laure Chamboissier et Philippe Franck en collaboration avec Gilles Coudert