La poésie à outrance. A propos de la poésie élémentaire de Julien Blaine

 
par Sébastien Goffinet

Cette monographie rassemble 37 préfaces, articles, entretiens, etc., dont des inédits, de 25 auteurs différents, poètes, performeurs, critiques ou universitaires. Cette somme semblait nécessaire parce que d’une part il existe peu de volumes critiques sur Julien Blaine, et que d’autre part dans une période de remise en cause de la notion même d’avant-garde, il s’avère crucial de mettre en lumière des pratiques qui pâtissent, de par leur capacité entêtée à révolutionner la définition même de la poésie, d’un manque orchestré de reconnaissance.
Les premiers textes de ce livre évoquent déjà les activités politiques de Julien Blaine jeune (plus tard, l’un des fondateurs de Libération, puis adjoint au maire de Marseille) ; les suivants insistent sur le lien entre la poésie élémentaire et le politique. La poésie élémentaire consiste à décréter que toute forme de sémiotisation des éléments qui composent le monde est susceptible de faire poème (soit : susciter une performance, une déclar’action, une intervention poétique, le livre ne constituant jamais qu’un résidu de l’action qui a mené au surgissement du sens). Ces signes, des grottes aurignaciennes jusqu’aux écrans d’ordinateurs, renferment des potentialités subversives pour l’établissement d’un sens autre que celui de la doxa, sens dont seule la pratique polymorphe poétique peut révéler la prégnance.
Métaséméiotique, la poésie de Julien Blaine lutte, politique, contre la monosémie pragmatique du discours des dominants.




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Édition établie et annotée par Gilles Suzanne
Les Presses du réel
496 p., 36,00 €
couverture