par Jean-Pascal Dubost
L’ensemble est composé d’une suite de textes non critiques mais auto-critiques écrits par un critique littéraire et, quasi contre son gré, par un poète, et de haute qualité, et faisant preuve de l’acte presque religieux d’humilité au sens où, devant ses maîtres en littérature, et en poésie plus particulièrement, il s’incline et fait aveu de ses dettes qui l’amènent à considérer sa propre écriture comme l’expression d’un renoncement actif, lequel produit, grâce à une phrase souple et intelligente, un certain charme, le charme du renoncement créatif, envoûtant, générant une empathie émue, car l’humilité, ce n’est point perdre sa dignité, c’est, ici, s’avouer ne pas être à la hauteur des écrivains admirés (Hubert Lucot, Emmanuel Hocquard, Claude Royet-Journoud, Paul Celan etc.) et d’une certaine idée élevée de la poésie : comment composer des phrases après eux, comment oser le faire, tout en rusant avec sa propre nécessité d’écrire : Xavier Person écrit magnifiquement humble qu’il n’écrit pas quoique demeure sa quête de la phrase absolue, celle qui fait don de grâce. Citant Paul Celan, « le poème montre, à l’évidence, une forte propension à se taire », Xavier Person aspire à l’illumination.