Sargon Boulus : L’éclat qui reste et autres poèmes

 
par Jean-Charles Depaule

Grâce à l’action résolue de « Sindbad » Actes Sud, nous avons progressivement accès, en français, aux poètes arabes contemporains marquants. Sargon Boulus (1944-2007) vient d’être traduit à son tour par Antoine Jockey, après Abbas Beydoun, Bassam Hajjar ou Wadih Saadeh. Celui-ci souligne d’ailleurs dans une brève préface le fait que (comme lui-même, aurait-il pu ajouter) Sargon Boulus appartient à la génération qui « a porté la poésie arabe de la période où la modernité a été fondée et théorisée » à celle où elle est devenue « écriture et conception ».

Né en Irak, mort à Berlin, Boulus a traversé le monde, s’arrêtant à Tanger ou Beyrouth, il y vécut avant la Californie. Boire un « thé avec Mouayyed Ar-Rawi (dans un café turc à Berlin après la chute du mur) », c’est le titre d’un poème où il note : Disons que nous avons vu beaucoup de murs. Laisser, sans le forcer, penser le poème en se souvenant, au moins depuis le Déluge, de ville en ville : d’un cinéma à Bagdad (Ils ont démoli le cinéma Sindbad !), de l’ombre de Cavafis ou de Lénine, de Gargantua avec Gilgamesh et de Baudelaire à Beyrouth.

Boulus a traduit les Américains et surtout la Beat Generation, qui a sûrement nourri sa poésie, arabe, moderne et savante.




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Anthologie établie et traduite de l’arabe par Antoine Jockey
Préface de Wadih Saadeh
Actes Sud
« Sindbad »
192 p., 19,80 €
couverture