Max de Carvalho : Les Degrés de l’incompréhension

 
par Monique Petillon

Maître d’œuvre d’un imposant panorama bilingue de La Poésie du Brésil (Chandeigne 2012), Max de Carvalho est né en 1961 à Rio de Janeiro. Son œuvre personnelle, depuis Adresse de la multiplication des noms (Obsidiane 1997) est de celles qui insufflent, dans la poésie française, un profond sentiment d’étrangeté. De son enfance voyageuse, au gré des tournées de ses parents, artistes lyriques, établis à Chatou en 1970, il a gardé un sentiment d’exil. « Sans quitter ta demeure / ni les tiens tu partiras. / Sans t’éloigner tu connaîtras / l’éloignement, dans la plus / grande proximité l’exil, / la solitude en chaque chose / et sur toi ce regard ».
Élégiaques, les poèmes des Degrés de l’incompréhension, évoquent les bords de Seine, convoquent le souvenir des voix, « sans restituer au timbre l’accent / qui (l)e faisait trembler ». Mais le « dépatriement » mêle, dans un même poème, l’intime et le lointain : il relie « la prune du compotier, les / fleurs du cristallisoir » et l’appel du large, « l’inquiétude du vent / loin du pays natal ». Et le poète fervent, épris d’absolu, préfère à « l’évidence aveugle » l’écoute silencieuse qui, seule, permet d’approcher « le monde à l’état secret ».




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Arfuyen
160 p., 14,00 €
couverture