Lydie Dattas : La Blonde. Les icônes barbares de Pierre Soulages

 
par René Noël

Né d’un ratage imprévisible l’Outrenoir passe devant les fins lentes, postlude, accélère les décadences – de la même façon qu’une main amie écarterait les poussières astrales pour que Hubble franchisse l’horizon cosmologique, lièvre pourtant toujours en retard sur les fulgurances de l’esprit et des créations ancestrales oblitérées – afin d’engendrer les commencements nouveaux. Initiée, l’image de la nuit nocturne – Novalis, Soulages – catalyse les dons du poète, portées d’écrit à hauteur d’une mystique lavée de toutes nécroses. Œuvre du noir, elle se tient les épaules émergentes, l’étendue peu avare de toutes les énergies attirées par le génie des théogonies passées. Blonde, traits du Désir, l’odeur magnétique des marées atlantes aux flairs des montures des hyperboréens, des Sibéries vers les Finisterres. Lydie Dattas peuple, image nos ancêtres les Barbares – le sang brassé d’une saison en enfer, l’album zutique de Rimbaud, en avant – les agoras célestes où piaffent et hennissent les cavales des chars, impatientes d’aller. Ces poèmes transportent et catalysent, précipitent son art poétique stimulé par les visions du peintre, ainsi que les bâtisseurs de Cathédrales accomplissent leurs chefs-d’œuvre aux cœurs des cités.

 




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Gallimard
96 p., 9,50 €
couverture