Anne Cauquelin : De la nature des lièvres

 
par Chandramukhi

Travailler dans le petit, l’éclat, l’incomplet, le détail, c’est s’offrir des dimensions nouvelles, des respirations, des révélations. Je connais le fragment pour y avoir longtemps séjourné. Croyez-moi sur parole. C’est plus vaste qu’on le dit, c’est plus varié qu’on ne le pense. Le fragment attire, séduit, aveugle aussi, prend en otage. Il est ce monde en réduction. La grande liberté de ce livre est de parcourir les tableaux, les villages, les jardins, les attitudes, les mascarets et de chercher dans le langage comment ce serait. Éclats d’infini, ces pans de mur où le vernis à vieillir a de ces craquelures profondes et envoûtantes, ces ombres portées et si peu de monde à l’horizon, ces clubs anglais, ces vies menées à l’écart. Il y a des fusées dans ce livre, des phrases qui claquent, des citations tellement judicieuses, des fous rires, des sourires complices, ce fut une joie à lire et j’avoue tellement plus excitant que certains opus poétiques. C’est un livre à offrir. Vous faites de la peinture, de la photo, vous écrivez, ou pas, mais ça vous intéresse ? Alors lisez cela. C’est comme retrouver une amie au café et au lieu des habituelles banalités et mises à jours des « quoi de neuf ? », elle vous parlait de petits riens et vous faisait oublier l’heure. J’applaudis à l’élégance et à l’intelligence d’Anne Cauquelin.




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Chemin de ronde
72 p., 12,00 €
couverture