par Vincent Barras
C’est davantage qu’un catalogue d’exposition (même si une exposition en fut le prétexte) sur Maurice Lemaître que réalise Frédéric Acquaviva. Attaché depuis toujours à réhabiliter (c’est bien le sens de son entreprise) le courant, école, mouvement, groupe (?) lettriste, largement négligé par une historiographie qui s’est souvent contentée de répliquer les arguments des protagonistes (pro et contra) sans les aborder de façon critique, il s’agit, pour commencer, d’inventorier, d’établir la chronologie (un « livre d’heures », comme Frédéric Acquaviva intitule sa substantielle introduction), de repérer, constituer, déployer les archives, rééditer les textes, proposer des illustrations raisonnées (plus de deux cents ici), dresser des bibliographies précises. Faisant suite à divers autres opus consacrés à Isou, Pomerand, Wolman, Spacagna… Acquaviva tente ici une synthèse biographique bienvenue, qui permet d’entrevoir le sens global d’une trajectoire plutôt singulière (ce n’est pas pour rien que le livre paraît dans une collection intitulée « Les Irréguliers »), dont on pressent qu’elle n’est qu’une première étape dans la saisie globale d’un personnage hyperactif et encore largement, pour l’heure, insaisissable.