Jymmi Anjoure-Apourou : Phénoménodécoupologie

 
par Narciso Aksayam

Il fut une époque où l’on se navrait qu’il y eût encore des surréalistes, voire du Surréalisme, comme un signe d’indigence et d’attardement de la poésie sur ses propres guenilles. Il semble aujourd’hui qu’on ait également remisé ces époques qui croyaient aux lignes directrices dans les arts et aux critères d’avancée des civilisations, pour laisser leur succéder désormais une pulvérisation des axes de pratique et une critériologie des esthétiques plus diffuse1. Et la Civilisation de suivre autonome ses méandres, loin de l’autoritarisme des rationalités qui prétendirent un jour consciemment l’orienter. Ce ne sont pourtant pas exactement les collages d’André Breton que ressuscite la Phénoménodécoupologie. Quoique le cocasse y éclate, le poético-dérisoire y resplendisse, le hasard convulsif y semble régner, il s’agit davantage d’un travail de typographe à partir des coupures de presse que d’une composition de phrases conflagrées. Entourée de crayons, belles textures, la poésie est au rendez-vous des écoliers, les proverbes chantent en soldes, l’Amour est un fruit hors saison… Si le futur a filé à l’anglaise, le Phénomène garde notre arrière-boutique : au goût urbain, ajoutez donc une autre saveur sauvage2 !




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Vents d’ailleurs
104 p., 19,00 €
couverture

1. Au risque bien sûr, quant à la question de la Valeur, d’une oscillation entre un nihilisme du tout-jetable et la plate réalité du marché de l’offre et de la demande, mais avec la rassurante sensation d’une ressemblance avec l’idée de la Démocratie.

2. Usage immodéré fait fuir les parents les mieux étanchéifiés à la mort…