par Christian Travaux
20 pages. 14 textes. Les stations d’un chemin de croix du quotidien, où se lirait l’avancée des heures, des journées. Le déroulé de chaque geste, chaque jour. Debout, assis, couché. La vie, dont on est spectateur, derrière une vitre invisible. À peine acteur, parmi le peuple des choses qui nous regardent et qu’on écoute. Quelque chose ça, ici, là, qu’on voudrait garder et qu’on ne peut pas retenir. La vie qui passe, qui s’écoule immanquablement, avec ce sentiment de fuite qu’ont les choses en se dérobant à nos regards, à notre emprise. Quelque chose là, pourtant, dans la voix, dans les mots, qu’on sent, qui s’obstine, et qui vient résister contre toute attente. À peine une voix. Un fil. Quelque chose d’infime, mais qui – de poème en poème, de livre en livre, chez Jacques Ancet – vient nous rappeler qu’il ne faut jamais lâcher prise. Continuer, continuer encore. Parler, parler, jusqu’à la fin, afin que la vie ait un sens. Une route où poser ses pas.