Gérard Berréby : La Colle ne fait pas le collage

 
par Pascale Petit

En préambule du Fond des choses (sic) / Outils, Œuvres et Procédures, donné au théâtre de Gennevilliers en avril 2012 par l’IRMAR (Institut des Recherches Menant à Rien), Gérard Berréby a proposé un film La Colle ne fait pas le collage – retraçant une sorte d’itinéraire entre des œuvres qui ont mis au cœur de leur dessein celui d’effacer l’idée même de représentation. Voici donc un collage avec rien sachant que la colle ne fait pas le collage. (« Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage. » Max Ernst.) C’est Prévert qui ouvre la séance – après tout, poète des trois allumettes et de l’obscurité toute entière – avec Les (fameux) Quatre cents coups du diable. Le rideau tombe au bout du quatre centième coup mais le « spectacle » – ironie du sort – continue et s’enchaîne. John Cage, Piero Manzoni, Alphonse Allais, Kasimir Malevitch, Guy Debord, Jean-Michel Alberola, Samuel Beckett, Joseph Kosuth, Man Ray, Hans Richter, Darius Milhaud, Yves Klein, Maurizio Cattelan, etc. La liste est plus longue que ça – de ceux qui ont joué avec le rien ou qui ont même vendu le vide ou déclaré le vol de l’invisible – et tout ça, pas pour rien. Le rien se fait monter et commenter. Du rien naît une chose, un vrai business de l’esprit et l’on en retient que les mots, c’est quelque chose parce qu’il n’y a jamais vraiment rien : « Words are deeds. » Et on sait qu’ils restent. « La création, c’est ce qui reste quand les déménageurs sont passés. » Gil Joseph Wolman.




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Allia
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