Claude Louis-Combet : Le Nu au transept

 
par Narciso Aksayam

Le souvenir n’est-il pas devenu le fantasme littéraire par excellence, confidence, confession, aveu, parure indéfinie de la narration ? Scandé d’images en surimpressions mêlant les oripeaux du culte catholique aux spectres d’une indécence sans visage1, ce feuillet de confessionnal, à la syntaxe narrative bien chaste, dresse, à partir d’une dialectique pieuse de la violence et de la charité, l’artefact d’une hétérothéologie, qu’on oserait sentir presque féministe jusqu’à l’hérésie, si elle ne se neutralisait2 en un hymne à l’objet tout d’extériorité d’une féminité de façade, dont le visage sensible même semble lui aussi échapper à sa parousie purement scopique. Que reste-t-il alors de ces polissonnes scènes de rue qui font la fesse cocasse poursuivre le verdoyant séminariste ? Un certificat d’amitié, augmenté d’admiration, ou peut-être la version pieuse et masculine d’une littérature du cœur d’un autre âge. Assurément, un accord éclatant entre le texte et les images.




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Images d’Yves Verbièse
L’Atelier Contemporain
96 p., 15,00 €
couverture

1. Au total, treize clichés, noir et blanc, au rendu très gothique, où le modèle callimazone se voile opaquement dans sa burqa froide de chevelure.

2. Par une méthode de dissociation esthétique où l’on perçoit bien la Phénoménologie de l’auteur.