Par Katy Rémy
La photo de Ph. Guitton nous interroge d’emblée. La chaise vide date de 1919. Écrivain tchèque, contemporain de Kafka, Richard Weiner cite Kupka, Vildrac, Poe. Il s’éloigne ici semble-t-il d’une écriture poétique réputée intraduisible. En voulant raconter pourquoi ce récit n’a en fait jamais été écrit, je me fixe un but déraisonnable. Pour se rencontrer, il se met à distance, se pose comme un autre absent. Qu’importe si un souffle glacé traverse mon texte. Aucun des subterfuges de la littérature fantastique, ni fantaisie ni intrigue dans un univers banal, Paris (où il a fréquenté les Surréalistes et le Grand Jeu à partir de 1912), mais un malaise amusé. Un autoportrait de l’homme invisible. La conscience esseulée essaye d’expérimenter une existence sans double. Ce double, ce doute qui ponctuait déjà Les Fureurs (1916), quand il réchappa du front serbe. Une métaphore de l’homme amputé à la quête du membre absent.