Joachim du Bellay : Œuvres complètes

 
Par Agnès Baillieu

Les quelque deux cent cinquante pages de notes et notices de cette édition remarquable accompagnent dans ce qu’on est tenté d’appeler l’atelier du poète. Un atelier peut-être méconnu puisque, outre quelques « œuvres de l’invention de l’auteur », l’essentiel réside dans des traductions, notamment le IVe livre de l’Enéide et un extrait d’une Héroïde1. Du Bellay traduit « comparativement » Virgile et Ovide, posant la question de savoir si la création poétique peut ou doit passer par la « translation » et l’imitation « en aultre langue ». Rendre sensible la « majesté » ou la « facilité » des deux poètes latins constitue l’enjeu esthétique de cette volonté de « naturalisation » au sujet de laquelle la critique a été injustement sévère. Du Bellay se comporte en paraphraste certes, élague parfois, amplifie souvent2, mais sa version, très fluide, rythmée, comme « naturelle », est une authentique œuvre poétique.




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Tome III, 1551-1553
Sous la direction d’Olivier Millet
Classiques Garnier
536 p., 45,00 €

couverture
                                   

1. Voir aussi « Le Tombeau de Marguerite de Valois ».

2. Par exemple 705 hexamètres latins sont « traduits » par 1266 décasyllabes.