Fabienne Swiatly : La fulgurance du geste

 
Par Alain Helissen

C’est un peu une histoire d’amour en abrégé que nous conte là Fabienne Swiatly. Et sans doute faut-il en retenir la forme plutôt que le fond, tant celui-ci s’apparente à des histoires mille fois lues ou vues sur les écrans. La forme, donc, faite de petits blocs de prose ne dépassant pas dix lignes par page, la dernière ligne se détachant pour figurer une sorte de titre ou un résumé lapidaire. Le récit reste à distance du couple, occulte leurs dialogues, leurs noms. Tout au plus apprend-on qu’ils sont comédiens, que lui veut croire à la pérennité de leur amour tandis qu’elle se détache progressivement de ce « vivre ensemble » qui ne lui suffit pas. Elle ne se sent pas dans le désir de l’autre et peu à peu va s’en éloigner pour vivre aussi dans l’environnement extérieur. « Quand les humains bradent leurs rêves les tragédies commencent », c’est là la phrase inaugurale de ce livre, celle peut-être qui le contient tout entier. Le besoin d’amour, s’il est bien vital, ne doit pas virer à l’aliénation. Cela, elle l’aura compris mieux que lui, prisonnier de sa passion au point de ne pas pouvoir supporter une rupture désormais imminente. La fulgurance de son geste suicidaire va la devancer.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
L'Amourier
72 p., 11,00 €

couverture