Éric Pessan : Le syndrome Shéhérazade

 
Par Nadine Agostini

Des pages blanches jusqu’aux noires, diverses voix vont se mêler les unes aux autres. Apparaîtront ainsi des personnages. Amoureux délaissés, enfant malin, êtres bibliques, femme acariâtre, homme en colère, migrant échoué, mères et maîtresse et femme au cul sensationnel... Chacun dira une vérité qui lui est propre, racontera un souvenir heureux ou douloureux, une histoire d’amour, une liaison clandestine, un accident, une relation amoureuse bancale, les premiers émois, une obsession, sa famille, son regard de peintre, ses soucis d’écrivain, sa sexualité, l’étouffement, une rencontre absurde... Ainsi se croiseront confidences, aveux, affirmations, peut-être mensonges. C’est tendre et rugueux. Ça fait rire aussi. « On ne peut pas s’empêcher de mentir aux femmes qui nous font bander. C’est le syndrome Pinocchio. » Plus on avance dans le livre, plus les voix semblent devenir fortes et parlent toutes en même temps. Se dessinent des pans de vie entiers. Jusqu’au plus intime. « On se dit qu’on ne peut pas vivre toujours dans l’inquiétude et on apprend à vivre comme un clandestin de sa propre vie. » Le syndrome Shéhérazade, c’est s’inventer « 1001 histoires par peur du silence définitif. »




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L'Attente
248 p., 19,00 €

couverture