Claude Minière : Grand Poème Prose

 
Par Alain Cressan

Intertextuel dès le clin d’œil du titre, le GPP traverse la bibliothèque mentale & une histoire amoureuse du poème (Les Psaumes, Pindare, Pétrarque1, Pound, Mandelstam, Rimbaud… par citation, allusion, ou simplement nomination). « Le désir d’éloge précède les raisons. » Raisons multiples comme le retour sur le biographique2 ‒ traversée plus intime, en arc de cercle ‒ mais aussi le monde3, le politique, tous liés : « Je n’abuse pas du je : il est divers et divin. » / « Comment j’ai appris et découvert : voici le sens de politique. »
Un ensemble de proses brèves (orientées vers le vers ?4) regroupées en ensembles délimités par des étoiles, un blanc, oscillant du je à des énoncés gnomiques, d’évocations élégantes et classiques, de sensations à des jeux de mots (calembours et variations étymologiques) marquent cette diversité dans un long poème – le livre : « Il faut un long apprentissage du legato nerveux des pensées et des sensations. » Vif dans le questionnement (« Existe-t-il d’autres gestes, d’autres contrées ? », « Les cris assagis de l’écrit, les rites d’écriture, ce qui pousse ainsi toujours plus avant, pas à pas, pourquoi ? »), parfois désabusé, le « poème est plié ». « GPPP »




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Tarabuste
112 p., 10,00 €

couverture

1. « Laurier : l’aura, l’aura pas. »


2. L’auteur évoque La mort des héros (Carte Blanche 1985), qui avait déjà cette dimension vers l’Antiquité et le politique. Et qu’il faudrait relire.


3. « Jusqu’au ciel s’arque la question d’un réel irréel. »


4. Un unique texte versifié surprend le lecteur.