William Faulkner : Hélène : ma cour, suivi de Poèmes du Mississippi

 
Par Agnès Baillieu

Le romancier Faulkner se voulut d’abord poète. Et si l’on ne connaît pas ses poèmes – il en a composé un grand nombre, mais peu furent publiés de son vivant, et tous ne sont pas accessibles en traduction –, si l’on ignore qu’il fut un lecteur passionné de Mallarmé et traduisit Verlaine, on pourra éprouver quelque surprise : écrits au début des années vingt, les deux recueils de ce volume, bien loin d’être d’humbles débuts, représentent un enjeu de taille. Offerts à deux jeunes femmes dont l’une influencera durablement la création de personnages romanesques par Faulkner, ils sont pour le premier le cœur d’une recherche esthétique portée par l’amour, le désir, et pour l’autre le « recueil de la terre », dans tous les sens du terme, comme le rappellent les traducteurs. Savante trame narrative des sonnets rimés, effets rythmiques qui reposent non sur des heurts mais sur ce qui contribue à une compréhension lente et profonde, images minutieuses, intenses : les traducteurs – tel était leur projet – ont « restitué » cette poésie dans sa fluidité. Parce que le monde du poète, qui est le monde du romancier, est d’abord un monde de mots.


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Traduction de Michèle Plâa et Philippe Blanchon
Édition bilingue
La Nerthe
82 p., 10,00 €