Blanc. Neige. « traits de neige » et récit dans un espace domestique, lyrique quotidienne, placée sous le signe du chant, de la musique, des corps, relations dans la périphérie des morts, d’une mort : Blanche.
La lecture avance dans les tâtonnements, déplie et développe une forme de conte diariste, pose pied à pied sa progression dans les références multiples : musicales, textuelles, et leur arrière plan historique. La préface, remarquable, de Claude Chambard, propose un ensemble de points d’attache, « tremblements & autres arabesques », éclairages dans la mesure. Et le texte se développe doucement, mémoire et trace pulsatile, impressionnant la surface, comme on avancerait photographiquement dans la neige. Une fixation tremblée.
Ce qui fut fait dol (douleur et deuil), inscription en creux, portraits délicats peut-être en ronds de bosse, pas successifs dans le pulvérulent, figure mise en scène dans la disparition, les déplacements, la syntaxe mouvante entre vers et prose, le déport, éphémère, un regard distribué par les fenêtres, le jeu des pronoms : « Tu – qui bat entre deux rythmes, juste amnésie à la langue de nos désirs. »
Je relis, ce pendant, le livre – saisir dans un geste familier autant que neuf. Intime.