Hervé Brunaux : Homo presque sapiens

 
par Alain Helissen

Les consignes de sécurité sont affichées : «  en cas de crash, enlevez vos chaussures, redressez votre dossier, (…) en cas d’incendie, rampez jusqu’à la sortie. » On ne se sent guère rassuré en pénétrant dans ce petit livre qui met le lecteur à contribution tout au long d’un texte alternant majuscules et minuscules. Il y est bien question de « paroi peinte », de « polissoir magdalénien », de « caverne », de « sapiens sapiens », de « mammouths du Cro de Granville » mais « l’homo presque sapiens » d’Hervé Brunaux danse sur le compost de ses ancêtres en proférant une langue mal domestiquée. À la fois dans le cercle et en dehors il invective : « je suis la synthèse parfaite de vos remords, (…) je suis le plus grand peintre de votre vanité, (…) vos experts ont le rectum relié au dow Jones, (…) révisez vos apocalypses. » Il y a dans ce livre quelque chose du « cahin chaos caha boum » énoncé par l’auteur. Mais pas de cataclysme, plutôt le feu d’artifice du jugement dernier. « En cas de dépressurisation de l’appareil, les masques à oxygène tombent du plafond de la cabine. Mettez le masque sur votre visage... respirez. » Les mots, ça impressionne mais ce n’est qu’un assemblage inoffensif de lettres.



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Plaine Page
44 p., 5,00 €
couverture