par Claudine Galea
Dernier volume du projet Homo Sacer commencé il y a plus de vingt ans, L’usage des corps emprunte son titre à Aristote. Liée à l’esclave, l’expression est un point de départ pour la réflexion sur l’usage de la vie, l’usage du monde. Ce livre érudit et complexe nous propose notamment de réfléchir à un certain nombre de concepts fondamentaux.
Si vivre est ce que nous en faisons, une définition du politique nous revient à chacun et à tous, dans lequel la politique est un outil à disposition des citoyens que nous sommes.
Je retiendrai en ces temps tourmentés cette phrase « Une redéfinition de la vie débouche nécessairement sur une redéfinition de la politique. »
Ou encore celle-ci empruntée à Dante « Le degré ultime de la puissance de l’humanité est la vertu intellective […] L’ouvrage propre au genre humain est de toujours mettre en acte toute la puissance de l’intellect possible. »
Et, pour finir cette brève notice sur Paul qui écrivait dans l’Épître aux Corinthiens « Ceux qui usent du monde comme n’en abusant pas », Giorgio Agamben commente : « Demeurer dans l’appel sous la forme du “comme non” signifie ne jamais faire du monde un objet de propriété, mais seulement d’usage. »
400 p., 25,00 €