par Agnès Baillieu
Indéniablement, il s’agit d’un livre d’Yves Bonnefoy. La poésie : « La poésie n’est pas la littérature » ; « … la pensée conceptuelle, cet héritage des Grecs et des Romains. Or, je place notre réaction à chacun à cette grande pensée au cœur même du souci de la poésie » ; « … la poésie, ce souvenir du surcroît de la chose sur sa figure… ». La modernité : « … la pensée de la mort de Dieu, ce que nous appelons la modernité… » ; « Le XXe siècle a hérité de l’intérêt qu’éveille le mot, mais c’est pour ne voir en ce nom propre des choses qu’une plaque tournante de concepts. » La rhétorique : « ce bon serviteur du concept ». L’expérience poétique fondamentale : « … l’expression et même la conscience de soi de la personne tentant de coïncider avec sa vie immédiate, en son moment, en son lieu. »1
S’agit-il d’un livre sur le siècle de Baudelaire ? Sans nul doute. Sur Baudelaire, Mallarmé et Rimbaud, Valéry, Delacroix, la musique, Poe, Laforgue, Hugo et Balzac, Apollinaire, Kafka, Hofmannsthal. Voir, en particulier, « Baudelaire au soleil du soir » (p. 57) et surtout « Hofmannsthal, la poésie, la couleur » (p. 209).
Ces dix « études » constituent des écrits – préfaces, articles – ou des communications orales élaborés dès 1988 (sans être gênantes, les redites sont inévitables). Toutes ont été corrigées ou remaniées pour cette publication, qui en offre la seule version « conforme à la pensée de l’auteur ».