par Alexandre Ponsart
Ce second ouvrage de poésie de François Angot dont la publication a été encouragée par Eugénie Paultre voit le jour aux éditions Al Manar. D’aspect volumineux cet écrit se laisse pénétrer petit à petit pour finalement se déguster agréablement.
Par sa mise en page ainsi que par son contenu, À l’étale évoque la mer, les vagues qui vont et viennent sur le sable, toujours humide, afin de le marquer de sa présence, éternelle. Présence d’Elle, de la mer. De la féminité surtout et avant tout. Cette présence perpétuelle qui ne cesse de grandir au fur et à mesure de la lecture est confortée par la symbolique du chiffre douze. Douze parties structurent ce poème. Douze comme un cycle parfait, immuable, de la nature et de la vie même tout comme « Elle ».
De cette féminité, l’auteur se fait le défenseur ainsi que l’annonciateur. Il nous étale son amour, son désir pour « Elle ».
Dans cet éloge à la féminité, les attributs féminins – omniprésents – dressent un panorama quasi érotique : bouche, seins, fesses, sexe, chevilles. De ce tableau de la féminité, le jeu de la séduction est tout proche : les lèvres encore chaudes, tes lèvres les seules nues, douce poitrine. Cet amour que porte l’auteur et qui le transporte vers « Elle » s’accroît afin d’aboutir au point de non retour. Elle se déshabille, elle est chérie, contre son ventre le corps léger, entre ses seins, soudain en moi tu viens. De cette sensualité totale, de ce désir fatal qui nous tient en haleine – insoutenable, elle nous tient – les mots éclosent l’un après l’autre. Ils sont enfantés par le dialogue. Ils prennent vie.
François Angot signe là un hymne à la beauté, à la femme sensuelle et féconde et plus largement à la poésie. Comme la poésie est création, « Elle » vient donner naissance à ce long et magnifique poème.