Par Ludovic Degroote
Comme toute forme d’intime, l’érotisme est une matière complexe à manier et, donc, à écrire : sa définition varie selon les expériences et les individus ; la poésie, qui touche à la vie, s’est toujours intéressée à l’érotisme, notamment au corps féminin, il suffit de penser au blason. On en a ici deux exemples. Taille-douce évoque la tendresse liée à un destinataire qui joint nature et désir : moments de partage et de simplicité, dans les images comme dans la tonalité. Au cœur de Les cerises ne sont pas des lèvres, l’érotisme et le corps féminin sont vus à travers un double prisme : évoqués par l’auteur elle-même, ils sont associés au jardin, ou même au jardinage : herbier du corps, maraîchage du désir, on se plairait à multiplier les métaphores. Mais nulle niaiserie dans ce livre : des ensembles de trois à sept vers mélangent dans un équilibre pas facile des aspects allusifs et des éléments explicites de la sexualité : s’exposant avec pudeur, Amandine Marembert poursuit un travail singulier sur l’intime, qu’il s’agisse d’érotisme ou de livres sur un enfant autiste.
1. Cette édition est accompagnée de dessins de Diane de Bournazel.