Ainsi parlait Paracelse

 
par Agnès Baillieu

Paracelse : un grand absent des dictionnaires dignes de ce nom, des histoires, des catalogues ; et la publication du corpus de ses œuvres est inachevée. C’est d’abord un nom : Theophrast von Hohenheim, dit Paracelse (échos : Celsus est le nom d’un médecin et érudit de l’époque d’Auguste ; l’adjectif latin celsus désigne par ailleurs le haut degré). C’est un temps et un espace. Né en Suisse d’un père médecin, sa courte vie (1493-1541) le conduit en Europe, où il étudie (à Ferrare notamment) puis exerce la médecine : Salzbourg, Bâle, Saint-Gall, Ulm, Vienne… Souvent persécuté, sa pratique est celle d’un nomade observateur et critique, de Galien et Avicenne par exemple, prenant parti pour la cause des paysans, rédigeant des traités sur les fondements de la médecine et les causes des maladies. La pratique est novatrice, l’esprit est novateur : sa thérapeutique étant fondée sur une correspondance entre le monde, macrocosme, et les différentes parties du corps humain, microcosme, il a ouvert la voie à la doctrine des « spécifiques ». Ce volume qu’on a entre les mains est un modèle du genre ; courte note biographique, préface explicitant les concepts-clés de la pensée de Paracelse (la nature, le signe, Dieu…), qu’on peut d’ailleurs lire en postface, tant les extraits aux formules souvent frappantes sont soigneusement choisis et agencés, et leur traduction claire (Lucien Braun a donné d’autres traductions de Paracelse, par exemple Évangile d’un médecin errant, Arfuyen, 1991). « Je fais serment de chercher à parfaire mon art, de l’exercer toujours, tant que Dieu me le permet, et de m’élever contre les fausses doctrines et les faux remèdes. En outre, d’aimer les malades, chacun d’eux plus que s’il s’agissait de mon propre corps. » Par testament il laisse tous ses biens aux pauvres.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Dits et maximes de vie choisis et traduits de l’alémanique par Lucien Braun
Édition bilingue
Arfuyen
160 p., 13,00 €
couverture