Yves Bonnefoy : Alexandre Hollan

 
par Florence Andoka

Joan Miró, Alechinsky, Eduardo Chillida, Antonio Tapiès, Gérard Titus-Carmel, Bram Van Velde, Zao Wou-Ki ; depuis ses œuvres de jeunesse Yves Bonnefoy a lié le cheminement de son écriture à des œuvres plastiques. Faisceau de branches rhizomatiques, écrasées de couleurs aux formes confondues, arbres qui deviennent signes, l’œuvre du peintre d’origine hongroise Alexandre Hollan a été l’un des objets constants de l’écriture critique d’Yves Bonnefoy. L’ouvrage publié par l’Atelier contemporain réunit neuf textes qui lui sont consacrés des années 80 à nos jours, retraçant ainsi le compagnonnage des deux hommes. Le premier chapitre « On sait beaucoup de l’œil et peu du regard », en maniant notamment les concepts d’immanence, de forme, d’œil, rejoint la pensée phénoménologique de Merleau-Ponty comme celle de Maldiney et donne le ton à l’ensemble du livre. Le dessin devient activité de l’esprit et désir de susciter la présence, définie selon le poète comme : « si rien de ce que nous rencontrons, dans cet instant qui a profondeur, n’était laissé au-dehors de l’attention de nos sens ». Arbres iconiques perdus dans le ciel sous la mousse brumeuse du fusain, ou tracés sombres scandés de lumière, Bonnefoy pour éclairer l’œuvre d’Hollan évoque également Giacometti, Morandi, Kline, ou encore les œuvres de jeunesse de Mondrian.




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Trente années de réflexions, 1985-2015
Préface de Jérôme Thélot
L’Atelier contemporain
152 p., 30,00 €
couverture