Marius Loris : Bouche louche

 
par Nadine Agostini

De cet ouvrage paru dans la collection 25, premier livre, Charles Pennequin écrit : « ... poésie mal polie qui dresse un bilan vivant de maintenant... » C’est exactement ce que je me suis dit quand j’ai entendu Marius Loris en lecture. Les mots / le texte qui matraquaient. Il dénonce le mal-être, les injustices, milite au nom des hommes. Vous demanderez : « C’est chiant alors ? » Pas du tout. Ça pose question sur le sort des. Ça réveille le cervelet. On se reconnaît. On s’identifie. Ça fait sourire et parfois rire. Et pourtant c’est terrible. C’est sordide. C’est énorme. C’est écrit pour l’oralité. « ... ça envoie tout dehors, la langue ça sert à sortir, ça expulse, ça expurge... ». C’est parlé pour l’écriture. C’est saccadé. C’est haletant comme Marius halète quand il lit, quand il dit. C’est plein de colère. Ça parle d’amour. Et ça dit qu’il faut vivre. Se battre pour cela. Ne pas baisser les bras. Et puis qu’il faut baiser et pas faire la gueule. « ... La tristesse ça gît dans la bouche... » Un militant de la parole qui écrit aussi sur la littérature, qui livre parfois deux versions d’un même texte, qui dénonce l’absurde en le frôlant. « ... Les bornes de l’individu c’est le changement. »




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Atelier de l’agneau
« 25, premier livre d’un auteur »
72 p., 14,00 €
couverture