Dominique Noguez : Projet d’épitaphe

 
par Thibaud Coste

« Poésie, c’est ce que j’ai commencé par écrire / enfant / et par quoi j’aimerais finir. » Voici ce que l’on peut lire en préambule aux cinq poèmes qui précèdent le projet d’épitaphe de Dominique Noguez. Lyrique de bout en bout, le petit ouvrage publié par les éditions du Sandre se veut un projet de définition, un témoignage de ce qu’a été l’auteur, ce qu’il est aujourd’hui. Mais peut-être faudrait-il dire qu’il s’agit au contraire d’un projet d’indéfinition. À l’image de l’autoportrait de la couverture, la description de soi fait sans cesse dériver le portrait vers la défiguration. L’humour plutôt qu’effacer la gravité, souligne tout l’écart existant entre ce que l’on peut dire « avoir été », « être » et « avoir désiré être », désirer… Enfin, lorsque que le poème devient élégiaque, le poète ne peut s’empêcher d’intervenir :

« Et surtout ces instants revenus me hanter
comme drogue trop pure et gage d’overdose
aïe aïe aïe je suis grave il est temps d’arrêter
assez de poésie je reviens à la prose »

Et c’est en effet aux poèmes en prose qu’il revient dans son dernier poème, « Le bonheur retrouvé (supposition) », dans lequel il fait l’éloge de l’accalmie et du repos, d’une vie après le déluge.




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Précédé de Cinq poèmes plus longs
Éditions du Sandre
32 p., 6,00 €
couverture