Marcel Moreau : Un cratère à cordes ou La langue de ma vie

 
par Sacha Steurer

« LIVRE par-dessus tout d’AMOUR » que reste t-il à dire d’une œuvre qui a déjà tant devancée la critique ? Sinon, conseiller : Ouvrez le livre, vous y lirez son propre jugement : « livre irrépressible, sans doute inactuel, s’agissant pour ce dernier de confirmer sa filiation aux premières copulatives langagières, exemptes de péché originel ». Un jugement aux allures de Jugement dernier pour Marcel Moreau qui, après une quarantaine de livres écrits depuis 1963, soupçonne « vu son grand âge » celui-ci d’être le dernier.

LIVRE INTERMINABLE puisqu’« ultime acte émancipateur », comprenant autant de procès verbaux que de déclarations d’amours. Qu’il s’agisse de rendre hommage à sa muse, la danseuse du livre, ou aux « îlots de résistance à la déshumanisation de ce monde », qu’il s’agisse de tenir tête à la majorité « un livre devant être lu et compris comme un corps resté indemne de toute urbanisation, et (…) des paupérisateurs du langage », nous pouvons être sûr que rien ne lui restera en travers de la gorge.

LIVRE BOUQUET FINAL où l’homme n’ayant (plus) rien à perdre se place ici au sommet de son honnêteté. Est-ce une valeur assez valorisée en littérature ? Peut-être pas.
Ici, oui.




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Lettres Vives
« Entre 4 Yeux »
128 p., 18,00 €
couverture