Marie-Paule Richard : D’infinis paysages

 
par Sylvie Durbec

Rien de plus difficile que le poème d’amour. Et d’ailleurs Marie-Paule Richard en a conscience puisqu’elle écrit : une fois encore / je pleure / ce que je ne sais pas / nommer, évoquant à la fois la fugacité du désir et l’impossibilité de l’écrire. Le titre du recueil et la citation du Jardin des caresses en exergue, ouvrent la voie au chant : un voyage et des paysages à parcourir en 38 poèmes comme autant d’élans amoureux. Marie-Paule Richard nous fait entrer dans la chambre du poème où trois petits mots se murmurent que nous devinons dits par l’aimée et l’inattendu. Le vocabulaire amoureux est décliné sans refuser l’usage de néologismes (gravissement page 11) et les jeux de sens (« le tu / si longtemps tacite », page 17 ou « j’accoste aux ils », page 41). Le récit oscille du passé au présent, du dedans au dehors (la chambre, le citronnier, le jardin), de la nuit au jour. L’orient est présent, un orient tendre et raffiné, où le nous solitaire des amants côtoie de multiples visages, ils, vous, elles. Le temps est aboli, provisoirement consolé, puisque seul le présent est désir et jardin des origines.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
couverture