Jacques Vaché : Dans le sillage du météore désinvolte

 
par Nadine Agostini

Surréaliste-Dada, Vaché livre récit de la guerre de 1914-1918, conditions de vie des soldats. La légende du « Dandy des tranchées » est créée et entretenue par Breton et Cie. Dans l’horreur de la guerre, il prend distance et porte la langue et la secoue de toutes ses forces. Umour1 envers chacun. Résister, ne pas céder. Son écriture (ponctuations / espaces respiratoires / énumérations faites toutes de tirets) se structure autour de ses dessins. « Le roulement continu des obusiers boches... - temps superbe = jusqu’ici c’est une vie épatante – ... – Je vais aller à la tranchée fleurie du nom de “tranchée des cadavres”... beaucoup reviennent aussi de là l’esprit tué... » C’est dans sa manière de transformer les choses les plus dures, voire dans la transgression, dans la moquerie et la délicatesse que Vaché est remarquable. « Vraiment ceux qui se font couper la jambe en fumant une cigarette sont prodigieux... – Il semble de plus en plus avéré qu’il est mort – Pour la Patrie - ... avec un appareil digestif et un ventre – ... un obus qui affirme et de la pluie, la pluie, la pluie, pluie – de la pluie – de la pluie – deux cent camions automobiles à la file, à la file – à la file... »2




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Points
206 p. 7,30 €
couverture

1. Umour = « le sens de l’inutilité théâtrale et sans joie de tout »

2. Philippe Pigeard a dirigé et préfacé cette édition des « Lettres de guerre 1915-1918 » dont certaines inédites.