Francine Charron : Mon prochain est un arbre

 
par Narciso Aksayam

Sombre froideur, sombrer. Rompue syntaxe. Son hyène cruelle et un peu louche de travers. Ce sont tissus rêches d’être que ces textes comme des tessons sur la page, bien rangés, noirs. Boue, nerfs, bas rouges retroussés, envers, puits, poudrière certaine. Isolats de mots, nets pour la transfiguration contemplée : instants haïkaï, d’angoisse à bercer. La mort, la mort, toujours recommencée. Je, soleil broyé de bistre pâle, étends une leçon de dureté découpée dans les soies du néant : remonter à la morsure du poème, mon œuvre de résistance, et de nécessité. Je genré. C’est une fille d’éveils graves et soulevée, à la lutte avec le lavis de ses draps de vieille-fille où vacille la chair, transpirante de t’annoncer une fragilité de vitriol, un rire d’hôtel et de salive claire. Et peu d’arbre au final. Sinon la gravure de Marc Granier, justement d’apparence xylo. Mais, d’une main de détresse, s’accrocher à la racine ardente, d’étoile et de corps, d’étoile et de désert, d’étoile et de cou garroté. Et fouiller du bout des doigts les caillots glacés d’alcools.




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L’Arachnoïde
64 p., 13,00 €
couverture