Sor Juana Inés de la Cruz : Le songe et autres poèmes

 
Par Gérard-Georges Lemaire

Née à Amecameca en 1648, fille illégitime, doña Iñés a très tôt démontré un profond désir d’apprendre. Elle aurait écrit à l’âge de huit ans une petite pièce dramatique. Elle fut envoyée chez des parents à Mexico où elle fit vite sensation. À tel point qu’elle devint la dame d’honneur de la vice-reine en 1664. Elle est ensuite entrée en religion malgré son manque de vocation. Elle poursuivit au couvent une œuvre phénoménale ; la vice-reine fit publier en 1689 son œuvre poétique. Un second tome suivit en 1692. Son succès lui vaut les foudres de puissants ecclésiastiques et, à la fin, elle se mesure même à l’illustre Gongorà. Baroque par excellence, Iñés de la Cruz n’a rien de commun avec Thérèse d’Avila en dehors d’un talent littéraire immense et d’une pensée religieuse novatrice pour son temps. Elle n’a pas un style précieux, mais la construction de ses poèmes est complexe, tout comme ses références d’ailleurs. Elle utilise toutes les ressources de la mythologie pour construire ce Songe, qui représente le compendium de sa pensée. Elle utilise les dieux antiques pour engendrer l’aspiration au divin chrétien. Son œuvre n’est ni austère ni dogmatique : elle rend le cheminement vers le Dieu exclusif d’une beauté incomparable, donnant aussi le sentiment d’une élévation par les sens, les sentiments, la connaissance et le mysticisme. Elle mourut en 1695 alors qu’elle s’employait à soigner les malades de la peste.




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Traduit de l’espagnol (Mexique) par Jean-Luc Lacarrière et présenté par Marge Glanrz
La Différence
« Orphée »
128 p., 8,00 €

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