P. N. A. Handschin : Traité de technique opératoire

 
Par Yves Boudier

Il y a du Georges Perec dans ce Traité de technique opératoire1, celui de Penser / Classer, et de multiples échos au Tractacus logo mecanicus de Jean-Michel Espitallier. Certes, mais ce livre inclassable est d’une réelle originalité et on en mesure d’autant plus le démarquage et la qualité à travers ce double parrainage. Sur chaque page, un titre, sous la forme d’une tournure infinitive, d’une question générale ou d’une adresse au lecteur. Suivent plusieurs propositions en réponse2, presque toutes épinglées, comme l’insecte sur sa planche, par un appel de note. L’art de la note de bas de page, en réponse à l’interpellation du titre de chaque séquence, est ici porté à un point d’incandescence et d’humour tout en délivrant de multiples informations sur la geste du monde, de l’univers, dans une géographie généralisée des objets, des outils et des pratiques humaines en lien à leur réalité la plus objective et à leur folie scientifique ordinaire. Un nouvel art du catalogue de la défunte Manufacture française d’Armes et Cycles stéphanoise ?




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Argol
368 p., 19,00 €

couverture
                                   

1. À lire avec attention, que vous ayez bénéficié (ou non) d’un geste médical approprié à une atteinte physique dont vous aviez souffert (ou pas).


2. Jean 9 : 1-41. Réponse : Conseils propres à favoriser l’opération qui consiste à ôter la taie (mais souvent la boue, parfois les écailles) qui obscurcit les yeux (les deux généralement).