Joseph Roth : Poèmes des livres disparus précédé de Chez l’horloger et de Le Berceau

 
Par Agnès Baillieu

Ce fascicule a été heureusement imprimé à l’occasion du vingtième anniversaire de la librairie Le Livre à Tours. Les trois textes ont paru dans la presse en 1931, huit ans avant la mort de Roth à Paris. Il est bien sûr l’auteur de La Marche de Radetzky et aussi (surtout ?) de Job. Roman d’un homme simple que les mêmes traducteurs ont publié en 2011 chez Panoptikum. Romancier et journaliste, donc, à Vienne, à Paris… On a abondamment glosé sur ce qui hante son œuvre : la perte du père, de la terre natale, la nostalgie d’un monde déjà disparu. On a aussi rattaché sa lucidité et ses « dons » d’observateur à cette fameuse Nouvelle Objectivité. L’écriture de ces « chroniques », qui ne sont pas exactement les récits de souvenirs d’enfance, est d’un classicisme évident. Elle évoque ce qui lie dans une même intimité l’adulte et l’enfant qu’il fut : « … aujourd’hui encore… j’entrevois avec un trouble enfantin cette indéfinissable relation depuis longtemps pressentie entre la rapidité du temps et la promptitude de la mort » (Chez l’horloger). Dans les Poèmes… : les livres que lisait l’enfant, et « un monde immense, inconnu, était là, prêt à affluer dans votre propre petit cœur… Aujourd’hui, quand arrivent des livres à la maison, c’est comme s’ils n’étaient pas tout à fait authentiques… On produit maintenant tant de nouveautés... On perd “la vue d’ensemble”. Et on n’en a pas besoin d’ailleurs. »


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Traduction de Jean-Pierre Boyer et Silke Hass
Panoptikum
12 p., hors commerce

couverture