par Nathalie Garbely
Après tout, la nuit…1 regroupe des poèmes des premiers recueils de Carmen Ollé2 et leur première traduction en français. D’une puissante voix poétique, féministe, parcourue de doutes, la Péruvienne y expose des questions existentielles sur sa vie quotidienne et la littérature.
D’abord, l’écoulement et les fluides portent le lyrisme incarné de cette trentenaire « sous-développée » qui s’installe à Paris. Ollé aborde directement des sujets tels que le culte de l’apparence, les rapports de domination, le sexe, l’aspiration à la liberté ou le militantisme. Puis, passant du vers narratif à la prose, elle revient sur sa longue relation avec un auteur et leur douloureuse rupture. Elle interroge les liens entre ego et écriture, son rapport à la poésie : « Maintenant je suis debout face à la fenêtre et je dis : la poésie se vit. Mais je ne peux pas la vivre. »3
La lecture de ce recueil, qu’on aurait adoré plus long, est vivifiante.
1. Después de todo, la noche…
2. Noches de adrenalina (1981) / Nuits d’adrénaline, Todo orgullo humea la noche (1988) / Tout orgueil obscurcit la nuit, ¿Por qué hacen tanto ruido? (1992) / Pourquoi tout ce bruit ?
3. « Estoy ahora de pie frente a la ventana diciendo esto : la poesía se vive. Pero no puedo vivirla. »