Jan Baetens : À voix haute

 
par Vincent Tholomé

Décidément, les essais de Baetens ont l’art de prendre le contre-pied de ce qu’on aurait pensé y trouver. Ainsi, dans un essai tournant, entre autres, autour de la lecture-performance, autour du fait que, de plus en plus, de nos jours, les auteurs, romanciers ou poètes, sont amenés à lire / dire leurs propres textes sur scène ou en librairie, on se serait attendu à ce que figurent les pratiques et les noms de ceux et celles les plus en vogue, les plus cités, en ce domaine. Mais, non, dans une première partie, Baetens nous ramène 150 ans en arrière, dans les salons, quand les poètes ont commencé à dire à voix haute. S’ensuit, alors, une analyse rapide de comment et pourquoi nous en sommes venus d’une pratique somme toute privée à une quasi-obligation sociale, si l’on veut « exister » en tant qu’auteur. Dans une seconde partie, Baetens nous donne quelques exemples concrets de pratiques d’aujourd’hui, celles de Cadiot et d’Alferi notamment, relançant selon lui de façon innovante les rapports toujours tendus entre l’oral et l’écrit. Une approche quasi sociologique de la perf, donc, dont l’un des plus grands mérites est de défricher de nouvelles pistes de réflexion.




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Poésie et lecture publique
Les Impressions nouvelles
192 p., 17,00 €
couverture