par Alexandre Ponsart
Composé de très courts poèmes, en différentes langues, cet ouvrage rappelle la forme traditionnelle du haïku. Tout comme cette forme de poésie japonaise les poèmes de Platier reflètent les émotions, le temps qui passe, la vie même.
Chaque phrase nous met face au monde tel qu’il est, avec ses laideurs et ses beautés, ses bassesses et ses joies.
Où te portent tes billets / où te mène ce billet / où cours-tu.
Il y a une volonté de dire le monde sans artifice et ainsi l’auteur nous renvoie à notre propre existence.
Je crève / chaque jour / de ne pouvoir exister.
Seul / toujours seul / du début à la fin.
C’est la – prise de – conscience d’une société d’apparence et d’argent où nous nous croyons les plus importants. On imagine mal / ce que demain sera / sans nous. Société d’aliénation et de consommation où nous pensons être les maîtres de nous-mêmes. La traduction en plusieurs langues accentue cet effet. Il ne faudrait pas croire que cette image spectaculaire ne concerne qu’un pays. Bien au contraire, c’est un constat global, que l’auteur vient dresser. Russie, Espagne, Italie, Angleterre, Allemagne… car après tout chaque civilisation / produit / ses barbares.
L’espoir d’un instant / la fin de la guerre / des sexes.
Mais nous sommes aussi capables de belles choses. Et le poète est là pour nous les conter mais aussi pour créer. C’est par le langage poétique que la méditation se forme.
Ces différents petits poèmes sont un lieu de réflexion sur nous-mêmes et plus largement sur la vie même. C’est pourquoi il est intéressant de les lire plusieurs fois afin d’en saisir toute la subtilité. Car le mot final appartient au lecteur qui se crée sa propre image.