Par Ludovic Degroote
La construction du livre peut évoquer la forme du journal : des poèmes en italiques et datés, plutôt narratifs ou explicatifs, situent les circonstances dans lesquelles le livre a été écrit. Mais ils jalonnent et ouvrent six séries de treize poèmes composés à partir des dessins de Martine Cazin1, prétextes à un double cheminement : dans les dessins, dont les poèmes interrogent l’équilibre et la facture, et chez l’auteur, qui y trouve une résonance à sa propre recherche : « les lignes de vie tracent le paysage // (…) avec les profondeurs qui gisent / à la surface ». Évocations de la nature plus ou moins apaisante selon qu’elle est liée à du présent ou de la mémoire, interrogations sur notre présence fragile au monde, inquiétudes et doutes, espoir : dans des vers courts que le travail de la syntaxe lie par-delà ruptures et coupes, l’auteur fait aussi de ce recueil sensible un livre de compagnie et d’amitié, que l’adverbe « parmi » annonçait dès le titre.
1. Deux poèmes courts sont écrits sur des dessins d’Alexandre Hollan et des sculptures de Patrice Poutout.