Michèle Cohen-Halimi : L’Anagnoste

 
Par René Noël

Soit vingt et un jours, l’enfance d’Alain Garric, carré noir sur fond noir d’Anagnoste1 tissé de vingt et une critiques2 au cours desquelles Michèle Cohen-Halimi réalise qu’elle ne lit pas lisant, mais écrit, serait un des centres de ce livre portant les récits de la survie dans les camps de François Le Lionnais, Dionys Mascolo, Charlotte Delbo, vers les grilles de langues greffées sur les littératures et la poésie via Roger Laporte et Michel Couturier figurant Énigme d’Anne-Marie Albiach, jusqu’aux matériaux, les modes concrets d’encrage, de calligraphies, de mises en page. Formes et contenus du livre élaborent un radical de soi, abrègent et actualisent les radicalités. Un mouvement unissant sans les abstraire, les réduire, les générations, propose un état du monde, énergie de l’étendue, la création, copie du réel où s’exposent la recherche et l’obstination affranchies des voix spéculant sur l’interdiction irréelle de vivre ensemble et l’usage perdu des qualités les plus subtiles de l’homme. Le fait supplée le croire. Une attention et l’observation de distances scrupuleuses entre commanditaires, critique, créateurs et leurs écrits, restituent les tonalités inaperçues de leurs accords et dissonances, contrepoints utiles d’utopies où l’espace infini et les devenirs s’épousent.


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Préface de l’auteur
Éric Pesty Éditeur
176 p., 17,00 €

anagnoste
                                   

1. Revue créée par Claude Royet-Journoud publiée dans sa revue Zuk puis CCP.


2. 6 Bandeaux (sur 2 pages) x 6 peints par Claude Royet-Journoud – voyelles du livre ? – rythment l’ouvrage en 7 groupes de 5 – 4 – 4 – 2 – 1 – 3 – 2 textes, la répartition des bandeaux choisie par l’éditeur, 3e acteur du livre.