Ludovic Degroote : José Tomás

 
Par Antoine Emaz

Corrida et poésie, ou inversement. Le livre est construit sur cet aller-retour, avec toutes les nuances et spécificités nécessaires. Au-delà, cette suite de fragments méditatifs vise la création en général, comme alliance de l’exigence et de l’abandon, de la technique et de la liberté, bref une maîtrise qui a dépassé l’application parfaite d’un code et se dépasse elle-même en une sorte de justesse « naturelle » du geste. Cet idéal, Degroote le voit incarné par José Tomás lors d’une corrida précise, « le dimanche seize septembre deux mille douze entre onze heures quarante et quatorze heures aux arènes de Nîmes ». Ce livre est donc une illumination mais tout autant une forme d’essai très fluide et personnel puisque chaque mouvement du torero questionne en écho le geste d’écrire et la possibilité d’atteindre une telle perfection, une telle exactitude comme sans effort. Rien d’anecdotique, pas de pittoresque tauromachique, nul plaidoyer pour ou contre la corrida… simplement interroger l’évidence de la beauté en partant de son expérience, d’une pratique, d’un « faire ». Voilà la force de ce livre, formellement très original dans sa façon d’évoluer entre observation, intime, pensée, poésie.


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Éditions Unes
64 p., 16,00 €

couverture