Armelle Caron : Chambres

 
par Christophe Stolowicki

Labile étoile

D’un feutre fin d’enfant adulte croquer, traquer du souvenir, élémentaire, schématique, de Vénus hottentote. Nantir, légender en regard en quelques lignes ces crobars de voyageuse de fond de court de l’en deçà. Montée au filet plaquer en cinquante-six volées, doubles pages, chambres, échos, chambres sans écho ce peu de soi que laiteusement descriptive la prose en poème détache. Comme l’oiseau de branche en branche nue de ses frondaisons dériver de chambre en chambre dont sourd le contexte. En un livre d’artiste de géométrie euclidienne sourde-muette épurer sa vie nomade en rectangles de lits et carrés d’oreillers, tout autre mobilier évacué en légende. Doubler le trait aux issues P et F de ces abris précaires, exceptionnellement portes-fenêtres. En cinquante-six scalps de mémoire appliquée garnir d’humeurs sèches son fond de fosse de jeunesse, habiller son chef-d’œuvre de tour du monde de compagne de la belle ouvrage. Son temps non perdu ni retrouvé, son temps pris aux cheveux de momie hottentote accourcir, breveté de réel. D’art pauvre exerçant sa mémoire en cinquante-six stations, d’art premier sécrétant son gluten tombal, restituer le dénuement que démentent les mots de couleur (« sol en béton […] vert sapin, […] quelques cagettes pour ranger les affaires » de sa petite fille et soi à « Chatham Island, Nouvelle Zélande » ou « rapide à monter […] petite, rouge et grise […] bien au chaud dans mon duvet orange », toujours en « Nouvelle-Zélande, la tente, ici et là ». À labile étoile. Télégraphique happant. De lumière rasante, filtrante, une vie par le biais. Expansive et modeste, migrant en son terroir sans territoire dardé de rayons, d’errance en errements une vie en filigrane, le menu bout de la lorgnette retourné en longue-vue. De Sam en Élie également chéris, aux couchages de vie à trois d’impudique pudeur – du lecteur sédentaire soulager le suspens.

 




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Parenthèses
128 p., 16,00 €
couverture