Les Cahiers de Tinbad

 
par Christophe Stolowicki

Ouvrant sur les politesses croisées de Guillaume Basquin, le maître d’ouvrage, du « ciné-poè[t]e » Jacques Sicard et de Cyril Huot célébrant le (L)ivre de papier de Basquin tout en foisonnantes antennes de résistance à l’e-book – de ce N° 3 ressort l’hommage à Sicard. Je recevais il y a sept ans la revue Verso pour lui seul, pour son regard de sable d’aigle colombe tapi dans les salles obscures, qui avait inventé un genre à son usage unique, accommodant d’un flouté son trop perçu d’astigmate – le retrouve mallarméen mieux qu’en pastiche depuis qu’un peu reconnu. D’(im)pulsion scopique l’écriture a encore gagné en haute définition, en tranchant à la chute. L’œil poulpe, l’œil ventouse « ouvre les veines à la façon d’une solution saline. » Un extrait de Entre de Philippe Jaffeux, publié récemment1, du blanc de logiciel rongeant l’entre deux lignes. De lucidité ravageuse les délectables Conseils bidon à un jeune littérateur de Christophe Esnault, en quatre pages bousculant ceux de Rilke ou de Louis Dubost2. De Daniel René Villermet le rap en épistrophes tweet à tweet siglées, d’hébraïque économie de voyelles, célinien jus de chique de blog. L’élitisme lacanien fauché de Marc Pierret. La parité non respectée : 2 textes de filles pour 19 d’hommes.




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Les Cahiers de Tinbad
N° 3
Tinbad
128 p., 15,00 €
couverture

1 2017, chez Lanskine.

2. Lettre d’un éditeur de poésie à un poète en quête d’éditeur, réédité en 2006 chez Gingko.