Patrick Le Divenah : Pensées sauvages

 
par Christophe Stolowicki

Quand d’un ambidextre la main à plume vaut la main à crayon et que festifs voire festivaliers la lettre et le trait se coordonnent jusqu’en calligrammes de géométrie non euclidienne, des permutations de signes et de phonèmes amplifiant, résorbant la métathèse naturelle sur le long cours ; que de son bilinguisme ductile où le monde est le sanscrit que le français transcrit et le dessin allège un poète lettriste jongle d’aphorismes avec l’être et notre peu de néant ; que « la clef des songes est rouillée », remplacée désormais par une télécommande ; qu’en un précis de dégagement à consanguine volte-face (« précédez mon exemple » ; « face à la violence / sors ton miroir »), en une tautologie de duplication fertile non sérielle, nourri d’humeurs noires exsudant un humour à blanc de blanc un feu de bengale nous mitraille de sa floraison qu’un feutre assourdit, qu’un crayon ontologique épure à fresque ; qu’en deux photographies d’antépénultième aveu, voilette sensuelle surlignant un deuil, photomontage à vif, Patrick Le Divenah entrebâille sa porte secrète ; tout ce que la langue déprise au mot contient au su de son insu sasse en apories une insatiable, très soutenable légèreté de l’être, le remblai étayant à retours d’esprit une fragilité foncière, une fêlure existentielle – en guise de mastic un chewing-gum.




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La Lucarne des Écrivains
202 p., 20,00 €
couverture