Frédéric Fiolof : La magie dans les villes

 
par Christophe Stolowicki

Assez étouff[é de] malédictions le long des rivières, « des enfants ont dans les yeux toute la vieillesse du monde », des poissons [in]solubles1 courent en couverture où un paravent déplie défroisse la magie dans les villes. De brèves anecdotes de métaphysique douce amère à déguster comme le petit-lait universel, d’aporétiques apologues à chute retorse, gracieuse volute ou queue-de-pie, des paraboles où Dieu s’est tapi en peau de chagrin tant pie qu’impair, passe & manque, des scènes bibliques peu pastorales dans le ventre de baleine d’une sauvage métropole dressent un désenchanté, « désaccordé » autoportrait à épisodes de citadin invétéré, urbain de fond, villageois de ville capitale pas spleenétique pour un poil. De détachement sans ambages ni ronds de ïambe il est venu, il a vu, il a vécu ; « fée fatiguée » penché sur son berceau d’adulte, une sagesse de poète lui collant aux doigts il écrit la tragédie du Sphinx au regard d’Œdipe, la sélection naturelle à l’aune d’un « Dieu pas tellement bricoleur ». D’emballement contenu à longue portée, celle diatonique d’une sourdine, un art consommé de la simplicité, une stylistique de l’effacement. À l’entame de mots gordiens, nodules tranchés à la gorge, les choses à la lettre oblitérées. Au second degré du temple une autre langue peut-être.




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Quidam
110 p., 12,00 €
couverture

1. D’Hugues Vollant.