Jacques Barbaut : H ! Hache ! Hasch !

 
par Alain Helissen

Jacques Barbaut n’est pas un écrivain ordinaire. Au lieu de narrer, il se tient « au pied de la lettre » pour des dérives lexicologiques ou encyclopédiques mêlant Histoire – avec un grand H ou avec une grande hache ! – emprunts de textes, montages visuels et autres formalismes. Après la lettre « A » (A As Anything, anthologie de la lettre A, Nous, 2010) il traite ici de la lettre « H ». H souvent muet – pauvre lettre sans son – ou H aspiré, Barbaut a surtout le « H » inspiré, celui des hallucinations provoquées par le hasch et que Roland Barthes définit comme « la jouissance d’une perversion ». De nombreux auteurs viennent contribuer, au travers de courts extraits, à ce parcours inventif : Artaud, Michaux, Hugo, Queneau, Jarry..., Vaché qui écrit « pohète » et « umour ». Barbaut aime les pages visuelles, construit des images de typoésie où le H se décline à grande échelle. Ailleurs il compose un poème hybride associant le hareng saur de Cros au héron de La Fontaine. Moins drôle, le « Heil Hitler » signé Heidegger, le H devenu lettre symbole du 3e Reich : Holocauste, AuscHwitz, BucHenwald, MatHausen, sHoaH...). Et puis, une certaine bombe « H » sur Hiroshima comme un point d’orgue de l’Horreur.




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Hallucinations de la lettre H
Nous
« Disparate »
112 p., 16, 00 €
couverture