« La race n’existe pas mais elle tue. » Pourquoi ? Comment la permanence de la distinction des races se heurte-t-elle à l’impossibilité d’une traduction ontologique ? C’est l’immense « chantier » auquel la revue Vacarme s’attelle en convoquant la philosophie, l’anthropologie et la critique sociale. Autant de catégories qui, chacune avec leur méthodologie, posent l’équivoque du sens, c’est entre autres ce que Sophie Wahnich¹ pointe du doigt dans son article « l’universel a-t-il jamais été abstrait ? » en interrogeant les déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1793, en saisissant la politique dans sa dépendance aux séquences historico-sociales. C’est que l’universel abstrait n’est jamais une restriction ou un appauvrissement de la pensée mais la possibilité d’un dépassement, de l’émancipation. Vacarme contribue indéniablement au questionnement d’un « qui sommes-nous ? » dans ce « quoi » dont nous cherchons le nom.