par Sébastien Goffinet
Ce n’est pas moi qui ai demandé à rédiger un compte rendu de ce livre, mon ignorance de Meschonnic me rendant à mes yeux inapte à produire une critique pertinente. Erreur, facétie ou commodité ?, toujours est-il que la rédaction de CCP m’a assigné cette tâche. Cette lecture constitua donc pour moi une initiation aux problématiques développées par Meschonnic qui ne semblent toutefois pas spécifiques avant le chapitre Rythme (p. 85), problématiques usuelles donc en termes de linguistique et de poétique, que Meschonnic ne traite pas de façon significative ni enthousiasmante. C’est davantage le cas dès que s’aborde celle du rythme : « Le rythme anime toute la recherche de spécificité littéraire » (p. 85). L’intérêt majeur de cette lecture par Lucie Bourassa de Meschonnic réside en son caractère critique qui montre les limites de cette notion de rythme, pourtant (ou parce que) centrale chez le théoricien : « Le poéticien, qui ne recourt pas toujours aux mêmes modes de présentation, ne traite pas cette question » (p. 81), « Il demeure cependant des difficultés non résolues » (p. 82), « difficulté à laquelle la théorie de Meschonnic […] n’échappe pas entièrement » (p. 124). Cela explique peut-être une postérité très discrète. Et si la dernière partie « Reconnaître le rythme » (p. 123-142) se révèle moins facile d’accès (les querelles entre post-phénoménologistes ne font pas partie de mon bagage), la présence en toute fin de volume de quelques poèmes de Meschonnic permet d’appréhender les rapports entre sa théorie et ses pratiques.