Véronique Vassiliou : Jam Jam

 
par Alain Helissen

Les livres de Véronique Vassiliou, depuis le début des années 1990, apparaissent comme des objets littéraires non identifiables. Ils s’inscrivent dans des chemins de traverse truffés de listes, de détournements, empruntant aux almanachs, aux catalogues... Jam Jam, annoncé comme étant un « journal », une appellation plutôt incontrôlée ici, s’intéresse au temps, sous la forme d’une succession de lignes datées du jour d’écriture ou parfois d’une période plus longue. Chacun de ces textes est suivi d’une « formule T », espèce de variable mathématiquement posée et sujette à des erreurs. Le dessin stylisé du sablier s’intègre aux textes, comme figurant son personnage central. Ce temps du sablier, après vérification, s’avère d’ailleurs inexact. Mais Jam Jam n’en poursuit pas moins ses pérégrinations temporelles, prenant le temps d’attendre que le temps passe ou bien, pris dans une accélération soudaine, « préparant simultanément une tarte au citron, une soupe de légumes et un gratin d’épinards à la florentine. » Le vrai temps, écrit Véronique Vassiliou, n’est toujours que celui perdu. Quant au temps soi disant gagné, il peut déclencher une rupture : « Il l’a appelée au téléphone pendant qu’il pissait... »




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Argol
96 p., 16, 00 €
couverture